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DIMANCHE 10 AOUT 2025 19° Dimanche Ordinaire . Année C Homélie sur Luc 12 , 32 - 48 « Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur »

Dans l’évangile de dimanche dernier, nous entendions l’histoire d’un homme qui voulait organiser la sécurité de sa vie dans une accumulation de biens matériels. Cet homme est fou, nous dit Jésus, car cette nuit même il va quitter cette vie terrestre ! Sans emporter aucune de ses richesses !

            Aujourd’hui, Jésus va plus loin, il nous appelle à une attitude plus fondamentale. Il nous invite à mettre notre foi en Celui-là seul qui peut donner la sécurité véritable : le Père. C’est ce que nous disent déjà les premiers mots de l’évangile d’aujourd’hui : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ».


            Ce « Sois sans crainte » s’enracine dans la foi en ce Dieu qui veut nous communiquer sa Vie, et cela d’une façon totalement gratuite. C’est cette foi qui nous fait posséder dès maintenant ce que nous espérons : ainsi nous espérons être enveloppés par cette Paix, par cet Amour dont Dieu nous aime, et notre foi nous fait espérer et déjà accueillir ce don de Dieu, dès maintenant, à l’imitation d’Abraham dont nous parlait la seconde lecture de ce jour : « Grâce à la foi, Abraham … attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte ».

           « Sois sans crainte, petit troupeau ». Le « petit troupeau », c’est une image familière que les prophètes employaient pour désigner le Peuple de Dieu. En la reprenant Jésus ne nous invite pas à avoir la passivité d’un troupeau bêlant, mais il souligne l’attention, l’affection de Dieu pour son Peuple, comme un bon berger qui prend soin de ses brebis.

            Ces paroles, Jésus les adresse au petit groupe des disciples qui le suivent sur le chemin de Jérusalem. Leur sécurité matérielle est loin d’être assurée, l’hostilité croissante des scribes et des pharisiens à l’égard de Jésus confirme ce qu’il leur avait annoncé plusieurs fois : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes » (Luc 9, 44). Mais les disciples n’avaient pas compris ces paroles de Jésus, parce qu’elles ne correspondaient pas du tout à ce qu’ils imaginaient. Aussi Jésus les appelle à grandir dans la foi, pour qu’ils soient capables d’accueillir son message de mort et de résurrection.  Aujourd’hui, à travers les lectures de cette messe, l’Eglise nous invite, nous aussi, à progresser dans la foi.

« Grâce à la foi Abraham obéit à l’appel de Dieu …Grâce à la foi il vint séjourner en immigré dans la Terre Promise …

Grâce à la foi Sara, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance ».

            A leur suite, le Peuple de Dieu va persévérer dans la foi jusqu’au temps de la libération d’Egypte, puis jusqu’au temps de l’arrivée de l’Evangile : la foi en la Promesse les a gardés dans l’Espérance. C’est à avancer sur ce même chemin de foi que la Parole de Dieu nous appelle aujourd’hui.


            Avons-nous aujourd’hui la même foi que le peuple de Dieu d’autrefois ? La tiédeur de notre foi ne vient-elle pas de ce que nous voulons avoir « tout tout de suite » ? Nous oublions que seul le temps de l’attente fait mûrir notre foi pour nous rendre capable d’accueillir le don de Dieu. Jésus vient de nous inviter à cette vigilance dans l’attente : « Restez en tenue de service, soyez comme des gens qui attendent leur maître ». Cette attente implique inévitablement un certain dépouillement de tout ce que nous pensions indispensable et qui en fait était accessoire dans nos vies. « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux … Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur ».

           Jésus nous invite ainsi à identifier ce qui oriente notre vie, à mettre un nom sur ce qui est à la racine de nos choix et de nos actes : « car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur ». Le véritable Trésor qui ne déçoit jamais, il est dans le cœur de Dieu, dans l’amour que nous porte Celui qui est toujours fidèle. Alors, frères et sœurs, où se trouve notre trésor ? Où se trouve notre cœur ? Où en sommes-nous de notre attachement à Jésus ? Et de notre foi en son Amour ?


          Devant les exigences de l’attente, devant l’appel à un dépouillement libérateur, nous rencontrons la tentation du « Oui, mais... », la tentation du raisonneur qui nous interpelle :

       - N’est-il pas déraisonnable, cet Abraham qui est parti sur une Parole, sans savoir où cela le conduirait ?

       - N’est-il pas déraisonnable, ce Dieu qui a envoyé son Fils pour nous dire son Amour, au risque de le voir crucifier par nous ?

       - N’est-il pas déraisonnable, pour nous aujourd’hui, de miser toute notre vie sur ce que nous ne voyons pas ? Ne serait-ce pas lâcher la proie pour l’ombre que de donner plus de valeur à l’espérance de l’au-delà qu’aux réalités de ce monde ?

            Mais pourtant Jésus nous redit aujourd’hui : « Soyez sans crainte » et « Tenez-vous prêts car c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils de l’homme viendra ».

            Alors, frères et sœurs, où en sommes-nous de notre attachement à Jésus ?

 
 
 

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