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Mercredi 9 Juillet 2025 Obsèques de Sœur Marie-Colette


Frères et sœurs dans le Seigneur,


C’est dimanche dernier que le Seigneur est venu chercher sœur Marie-Colette, pour l’associer à sa gloire de Ressuscité. Il est venu la chercher quelques jours avant la fête de saint Benoît, pour l’inviter à couronner sa vie de moniale bénédictine en venant fêter au ciel notre bienheureux Père saint Benoît.


La question de la mort est une question à laquelle personne ne peut échapper : pourquoi devons-nous tous affronter un jour la mort, alors que notre être le plus profond aspire à la vie ? Cette question se double de la question de la souffrance : alors que notre être le plus profond aspire à l’épanouissement de la vie, pourquoi Dieu permet-il que certaines existences, comme celle de sœur Marie-Colette, soient marquées par les infirmités et la souffrance ?

C’est notre foi qui nous permet d’entrevoir où se trouve la réponse à ces deux questions, c’est notre foi qui nous permet d’y porter un regard de solide espérance qui se fonde sur la mort et la Résurrection de Jésus. Nous savons que la souffrance, vécue en union avec le Christ, nous rapproche du Christ, nous configure d’une certaine façon au Christ. Nous savons que la mort chrétienne ouvre à la vie, à la vie éternelle, la vie éternelle qui n’est pas une répétition ou une prolongation indéfinie du temps présent, mais qui est quelque chose de totalement nouveau et de totalement merveilleux.

Le savoir, cela ne supprime pas le scandale de la mort et de la souffrance, non, mais cela nous apprend que la souffrance et la mort peuvent être vécues comme un chemin pour nous unir au Christ et nous rapprocher de Dieu.


Depuis son enfance, sœur Marie-Colette a toujours voulu se donner au Christ dans la vie religieuse. A l’image du petit Samuel que nous entendions dans la première lecture, elle a entendu l’appel du Seigneur et elle a répondu : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3, 10).

Inébranlable dans son désir de répondre à l’appel du Christ, elle a surmonté tous les obstacles que son handicap posait à l’entrée dans une communauté, et, après bien des péripéties, elle est arrivée en 1992 au monastère de Flée où, à l’école de saint Benoît, elle a pu mener une vie monastique véritable et adaptée à ses forces. Et plus tard, lorsque sa santé déclinait doucement et qu’elle a compris qu’elle commençait à devenir une charge trop lourde pour la communauté de Flée, qu’elle aimait tant, elle a demandé à partir à la maison de retraite de la Chesnaye, où elle a été accueillie fraternellement par la communauté des Filles de la Charité et où elle a pu continuer à vivre sa vocation dans un dépouillement plus radical.


Sœur Marie-Colette s’est donnée totalement au Christ, elle a vécu avec le Christ, elle a voulu ressembler au Christ. Nous entendions il y a quelques instants l’Evangile des Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur … Heureux les doux ... Heureux ceux qui pleurent … Heureux les cœurs purs ... Heureux les artisans de paix … » : cet Evangile nous trace le portrait de Jésus, nous le savons, mais aussi le portrait de sœur Marie-Colette, parce que sur tous ces points elle cherchait à ressembler à Jésus.

Et le mot « Heureux » s’applique bien à elle car la joie rayonnait d’elle, la joie dans la souffrance, c’est vrai, mais une joie véritable ; à Flée comme à la Chesnaye, nous nous souvenons tous de son sourire, de son si beau sourire. D’où venait cette joie ? C’est que ses souffrances ne la repliaient pas sur elle-même, mais elle les offrait à Dieu, en union avec Jésus, elle les offrait pour les autres, et notamment pour sa communauté de Flée à laquelle elle restait très unie spirituellement.


Sœur Marie-Colette s’est associée à la Passion du Christ par l’épreuve des infirmités qui l’ont accompagnée toute sa vie, elle est morte dans le Christ dimanche dernier, et notre foi nous dit que le Christ est venu la chercher pour l’associer aussi à sa Résurrection, pour l’associer à sa vie et à sa gloire, pour la faire entrer dans la plénitude de la vie.

Elle va recevoir maintenant la récompense promise par les Béatitudes : « … le Royaume des cieux est à eux … ils obtiendront la terre promise ... ils seront consolés ... ils verront Dieu ... ils seront appelés fils de Dieu ».


Grâce à la mort et à la Résurrection de Jésus, la mort a enfin trouvé un sens : la mort physique du chrétien achève son incorporation à Jésus (cf. CEC 1010).

« Je ne meurs pas, disait sainte Thérèse de Lisieux, j’entre dans la vie », dans la vraie vie, celle où « nous serons semblables à (Jésus) parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3 1-2).


C’est ce que nous dirons tout à l’heure dans la Préface de la Prière Eucharistique : « Pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux ».


Forts de cette foi, nous nous recueillons pendant cette messe pour présenter Sœur Marie-Colette au Seigneur, et l’accompagner de notre affection et de nos prières sur son chemin vers le Ciel.

 
 
 

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